Ce
ne sera pas l’année des enfants tristes.
Nous
verrons l’à venir à la lueur vacillante de notre vivante langue.
Il
y aura disparition des érafleurs, des toujours inquiets, effacement des
normopathes, on lapidera les ennuyeux avec des figues molles.
Les
paroles mortes tomberont comme de vielles écailles, épluchures de pensées
nécrosées.
C’est
le printemps du langage qui explose comme un joyeux attentat.
Ce
ne sera pas l’année des regardeurs moroses, des amasseurs boursouflés, des
ricaneurs de l’horreur.
Nous
avons fini d’attendre
Ce
qui vient
Nous
le fabriquerons de nos mains.
Notre
désespoir serait une arme que les tyranneaux pourraient sans cesse braquer sur
nous, alors nous le ferons sécher au soleil pour en faire un feu de joie.
Ce
ne sera pas l’année où l’avenir gît dans le passé, blessé à mort, déformé,
aigri, tordu.
Nous
écrirons le monde comme un nouveau chant des pistes,
pour
le créer,
pour
qu’il existe,
Notre
monde où nous aurons lieu d’être.
Nous
voyons le monde
Nous
le comprenons
Nos
rires sont des actes pour le transformer.
Nous
ne laisserons pas les idiots avares nous suicider.
La
vie se répandra par les chemins que nous parcourrons.
Il
est fini le règne des morts qui marchent, des parleurs de vide, des mangeurs de
misère, des tripoteurs de la sensiblerie publique, des censeurs qui vivent dans
l’escalier des morts, votre règne est fini car nous en écrivons la fin.
Nous
écrirons le règne de ceux qui ne veulent pas régner, les insoumis, les semeurs
d’indiscipline, les amoureux, les regardeurs en l’air pendant les défilés, les
siffloteurs, cette année nous écrirons le règne joyeux de la canaille.
Michel Thion
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