L'équipe du Château Vargoz est heureuse d"accueillir du 7 Novembre au 6
Décembre 2014 les "Dialogues des Cahiers noirs", une exposition
témoignant d'une expérience rare que l'on doit à des plasticiens de
la région. A l'origine de cette démarche, le critique d'art Daniel Bégard
qui entreprendra, il y a quelques années de noter sur des carnets de
croquis à la couverture sombre, ses réactions à des évènements de
l'actualité artistique, pensant que les pages blanches de ces carnets,
permettraient d'y écrire des notes ou d'y coller des reproductions
d'œuvres. Mais ce projet qui durera trois ans va évoluer loin de tout
idée de "journal" et s'organisera, en trois cahiers comme une approche
des conditions, contraintes, objectifs et désirs de la création
artistique. Le premier est une sorte de tour d'horizon des
problématiques artistiques dans les contextes de nos sociétés
actuelles, le second repère les échos, dans l'art, des grandes
théorisations esthétiques et philosophiques, le dernier évoque les
structurations esthétiques critiques, et économiques.
Pendant la réalisation de ces cahiers D. Bégard eu l'occasion d"en parler à des artistes dont il suivait les travaux depuis de nombreuses années ou à des amis intéressés à ces questions. C'est de la proposition de certains d'entre eux que naîtra l'idée de faire circuler des cahiers semblables pour recueillir des apports, ou remarques de ceux d'entre eux qui le souhaiteraient. Une règle s'étant établie, selon laquelle les intervenants reprendraient un ou plusieurs des thèmes de leurs choix parmi ceux proposés par les Cahiers initiaux. Ainsi furent alors réalisés les deux cahiers « Post-scriptum » auxquels participèrent
Claude Abad, Serge Griggio, Christian Hadengue, Claudio Isgro, Claude Meurisset, Sylvie Romieu, Bruno Sellenet, Doris Schlapfer Fernand Soual, Martine Trouïs , plasticiens, Yvette Bousquet photographe, Laetitia Deloustal doctorante/histoire de l'art, Valérie Schlée poète et lectrice.
Dans l'esprit des artistes l'exposition n'a pas pour ambition d'imposer des règles de création ou une lecture de l'histoire de l'art, elle permettra simplement au visiteur d'en repérer les enjeux en lisant ou feuilletant les cinq cahiers qui seront mis intégralement à sa disposition. Certaines des quelques 500 pages qui les composent sont en outre exposées, agrandies sur les murs, ce qui permettra d'en apprécier, les contenus les formes et les compositions retenues. Les auteurs ont ainsi choisi une forme d'exposition qui doit permettre à tous de comprendre et de partager ce qui conditionne, prépare et accompagne leurs travaux et leurs quotidiens.
Pendant la réalisation de ces cahiers D. Bégard eu l'occasion d"en parler à des artistes dont il suivait les travaux depuis de nombreuses années ou à des amis intéressés à ces questions. C'est de la proposition de certains d'entre eux que naîtra l'idée de faire circuler des cahiers semblables pour recueillir des apports, ou remarques de ceux d'entre eux qui le souhaiteraient. Une règle s'étant établie, selon laquelle les intervenants reprendraient un ou plusieurs des thèmes de leurs choix parmi ceux proposés par les Cahiers initiaux. Ainsi furent alors réalisés les deux cahiers « Post-scriptum » auxquels participèrent
Claude Abad, Serge Griggio, Christian Hadengue, Claudio Isgro, Claude Meurisset, Sylvie Romieu, Bruno Sellenet, Doris Schlapfer Fernand Soual, Martine Trouïs , plasticiens, Yvette Bousquet photographe, Laetitia Deloustal doctorante/histoire de l'art, Valérie Schlée poète et lectrice.
Dans l'esprit des artistes l'exposition n'a pas pour ambition d'imposer des règles de création ou une lecture de l'histoire de l'art, elle permettra simplement au visiteur d'en repérer les enjeux en lisant ou feuilletant les cinq cahiers qui seront mis intégralement à sa disposition. Certaines des quelques 500 pages qui les composent sont en outre exposées, agrandies sur les murs, ce qui permettra d'en apprécier, les contenus les formes et les compositions retenues. Les auteurs ont ainsi choisi une forme d'exposition qui doit permettre à tous de comprendre et de partager ce qui conditionne, prépare et accompagne leurs travaux et leurs quotidiens.
Valérie Schlée / Daniel Bégard
Fermons les yeux pour voir,
c’est là l’injonction sous laquelle Valérie Schlée se place pour débuter son intervention, s’inscrivant ainsi en continuité et référence de « Freedom-limites de la logique «( Cahier I ). Repère incontournable sur cette thématique Valérie
ouvre son intervention en citant Georges Didi-Huberman ( « Ce que nous voyons, ce qui nous regarde « soit comme l’on, sait : ce que nous voyons vaut pour ce qui nous
regarde, d’où comme une inéluctable
scission du voir.
Valérie poursuit,( en toute logique ! ), sa
démarche en citant Yves Peyré un homme
qui question regard évoquera « le regard serpentin
qui s’abandonne, et familier
comme Valérie des rapports peinture et poésie, ce qui
lui permet faire jonction avec
l’œuvre peinte et écrite
d’Henri Michaux. Elle poursuit ensuite sa réflexion en interrogeant les regards d’une peinture plus classique , Chardin et Hans Holbein, « le
jeune «
Qu’apportent-elles ? faut-il s’arrêter à ce
crâne anamorphique qu’offrent les ambassadeurs, ou alors faut-il s’imaginer
poursuivre l’image illusion d’un trompe l’œil de Julian Beever ou de Kurt Wenner, ou encore
revenir au Maître de ces
illusions absolument logiques ! : M.C Escher, qui énonçait assez paradoxalement que
« devant l’harmonie du monde(…)
celui qui s’étonne se rend compte
d’un miracle « .Ce
qui comme nous y invite Valérie Schlée
nous conduit à Merleau-Ponty. Car au fond, si nous nous arrêtons à une
formule de celui-ci l , il
est vrai assez énigmatique, dans un beau texte qui l’est moins (
« L’oeil et l’esprit) ! : «
Le propos du visible est d’avoir une doublure invisible au sens
strict, qu’il rend présent comme d’une certaine absence « nous savons bien qu’il y a là quelque chose qui
touche à la création, à ce que nous souhaitons (même en fermant les yeux) voir advenir ! .
Pour s’en souvenir faut-il comme le suggère
implicitement Valérie, tenir à l’instar de Bernard Noël un « Journal d’un
regard, ne serait-ce que sous la forme(inédite ! en ce cahier !!!)
,de celle d’une succession de regards ( Carmen Dionyse) superposés au point qu’en en les
feuilletant rapidement nous vient l’illusion ou la vérité d’un regard, un clin
d’œil œil
.Enfin, pour clore son
intervention Valérie Schlée offre un poème, qu’elle illustre en quelque sorte
de trois façons d’ouvrir les yeux, . Sur
soi , si difficile que ce soit (Frida
Kalho) - sur le surréel du monde tel que le voyait Antonio Saura,
ou en projetant
son regard sur des mondes à venir, à rêver les yeux ouverts
comme dans le cinéma de Sharunas Bartas , dont un autre cinéaste Leos
Carax disait qu’il
porte à s’interroger sur «
de quoi sommes nous la somme « ? la
somme de nos regards ? de ce
qui persiste quand nous fermons les yeux ?
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