10 ans après les cahiers de Peauésie de L'Adour,
Æncrages & Co édite le livre d'artiste
avec Colette Deblé, une merveille.
"La vie est une chienne noire"
valérie schlée
aux éditions Bernard Dumerchez
valérie schlée
aux éditions Bernard Dumerchez
Dans votre librairie indépendante à partir du 16 janvier 2015
pour l'édition courante (17€)
La poésie qu’écrit Valérie
Schlée, raconte des histoires. La vie est une chienne noire est celle d’un frère et d’une sœur, de leur
langue commune arrachée au corps, de leur rapport au désir. Cette langue étrangère et intime fait
état d’une sorte de scène primitive : celle dont chacun a pu faire
l’expérience en tuant un animal, aussi petit soit-il, par peur le plus souvent. Dans la proximité palpable des
bêtes et de la nature, on franchit avec eux les lieux d’éclosion, les espaces
de destruction, le rapport à la vie à la mort, et puis l’amour encore et
toujours à nommer.
Directement par moi pour le tirage livre d'artiste
40 exemplaires avec 3 encres originales de 47x23cm + couverture unique de Christian Hadengue
et un texte manuscrit de Hubert Haddad
40 exemplaires avec 3 encres originales de 47x23cm + couverture unique de Christian Hadengue
et un texte manuscrit de Hubert Haddad
Me contacter pour le prix
cesilence@gmail.com
cesilence@gmail.com
Car c’est bien à cela que nous convie Valérie Schlée. La vie est certainement ce que l’on veut qu’elle soit et, qui de nous n’a jamais dit, hurlé, murmuré au moins une fois, “chienne de vie !!”, façon de nommer, vaine conjuration, la mort imprévue, la maladie, le désamour, l’injustice, l’échec ; en bref, la vie comme elle est ou comme elle se découvre à un moment ou un autre, animale et sombre.
Aussi cette soixantaine de pages assumera le poids de son ambition, celle de dire les destins séparés, avec leurs fulgurances et blessures, en un seul récit. Long poème dont le rythme, la rigueur des mots et de la versification, servent des vérités toujours brûlantes, osant les risques de l’insondable déchirement, ou ceux de la traque du secret intime jusqu’à cette vérité des livres sous les taies d’oreiller de l’enfance.
C’est un récit, c’est une histoire ; il y a une narratrice, un frère, une mère, des enfants, des chiens, du ciel, de la nature. On y parle de la mort et de ce qui retient la vie, de ce qui fait l’espoir, ce soleil qui arrive et qui va déborder et de qui l’aura nié. Valérie Schlée nous donne ainsi à voir des moments de vie dans une écriture digne, qui ne cherche ni l’exemplarité ni la compassion. La première intuition était la bonne, c’est là un texte rare, et un grand texte.
Recommandé.
Valérie Schlée – La vie est une chienne noire – Dumerchez Editeur – 2015
Un tirage de tête est disponible avec illustrations (couverture et trois encres originales) de Christian Hadengue.
Daniel Bégard
4 février 2015
Olé Magazine culturel
la main dénude l’oubli
histoire
de chacune
Depuis avril 1990, Colette
Deblé dessine à partir de diverses représentations de la femme dans
l'histoire de l'art afin de composer un essai plastique visuel de plus
de 2000 dessins.
"A-t-on jamais tenté
d'explorer par des seuls moyens plastiques l'histoire de l'art ou l'un
de ses aspects, comme le font l'historien et l'essayiste à l'aide de
l'écriture. Mon projet est de tenter, à travers une infinité de dessins,
de reprendre les diverses représentations de la femme depuis la
préhistoire jusqu'à nos jours afin de réaliser une analyse visuelle des
diverses postures, situations, mises en scène."
Depuis la première série, de nombreux auteurs ont participé à enrichir cette collection, parmi lesquels Jean Baudrillard, Michel Butor, Jacques Dupin, Bernard Noël, Christian Prigent, Jean-pierre Verheggen...
valérie schlée
pour quatre cahiers de
Peauésie de l’Adour
de Colette Deblé
janvier 2012
On ira tous dans le ruisseau

On ira tous dans le ruisseau
valérie schléejuin 2011
rouge barrière rue de la passerelle
pencher
un pied dans le ruisseau
fissure d’une toile à l’autre
traînées horizontales
le mur attendait
ombres de bord du toit
sur celui du ruisseau
les arbres bougent sur le mur
les dos s’y tassent sans savoir
que le mouvement se perpétue
et sort par les yeux
chercher la faille dans le jardin
ce qui ne polit plus
s’il vous plaît, le silence
bégaie dans le ruisseau
et réfléchit seul, la lumière
sans les yeux que serait la transparence
rouille des angles
se baisser
le ciel dans le ruisseau
poussière dans les yeux
lunettes de soleil
peinture plein les mirettes
feuilles sur le ruisseau
mais ça va jusqu’où disent les pas
les passants se demandent
quel est cet arbre sans nom
dans le passage l’eau ne mène au bout
jamais mais à l’embouchure de la fraîcheur
les fers et bétons d’argouges
se boudent, se font la gueule
le sculpteur les sépare
le mur se tient coi
tandis que la belle du ruisseau
s’y endort en fuchsia
la vigne en travers des noirs et des blancs
verticale plus plastique que l’ombre
et les pas arrêtés par les yeux
devant son banc d’église paradis
dans le froissement du ruisseau
éclaire le verre sur vert
un mur devenu marches
d’escalier vers nulle part
assis dans le ruisseau
boiter en bleu jaune rouge
tu ris vert dis, tu ris vert
et fais lien avec le lointain
mémoire d’arbre sur façade
l’origine de la vie est débordement
comme l’humanité en nous
est ce qu’il nous faut conquérir
sans cesse, passage des jardins
se déliter absorbant le ruisseau
en surplomb radis et navets en offrande
à la porte en bois vert, au-dessus du ruisseau
rubans crissant dans la « verticalité larvée »
« un cœur bat » et s’efface
« il y avait ce repos à l’ombre des idées »
avant l’ouverture des portes successives
chapeaux de paille, tulle et casquette
le peintre siffle, cherche le son, plus haut
que le mur et construit un barrage
on retrouve les gestes de l’enfant peintre
déjà dans le ruisseau
bleu de l’avant des années
une fillette met son oreille contre la toile
écoute la couleur ou le mur derrière
plus en amont et plus profonde la vision
de la perspective du mur
de ces tableaux apparus pour moitié
dans les reflets du ruisseau
ceux qui regardent par terre
verront dans le ruisseau
ce qu’ils ne voient pas au mur
des restes de peaux de tissus de toile
les bouches de canalisations
une œuvre non voulue n’est pas une œuvre
guidé par l’arpenteur
le long du ruisseau
jusqu’aux exquises esquisses
« ohne worte » « ohne worte », cinq fois
« laisser des traces »
et revenir toujours à l’arpenteur
ombre de figuier sur le mur gris
ombres dont les tags suivent la pente
ombres au tableau
tableau d’ombres
ou est-ce un arbre neuf
longeant le ruisseau
dans le virage du ruisseau
couleurs des « chambres d’enfants »
« le cri du cœur » de « la farce enfantine »
persiste et signe
tous ces passages, battants de portes évanouies
retiré le jour en rectangle
tout ce vin dans le ruisseau
abreuve tant et plus que l’eau
joie des sept couleurs, hommage, passage
ruisseau ! ruisseau !
écho de papiers calligraphiés
voix sous tunnel dans le courant
c’est un lit de pierre ouvert offrant
et le sourire des artistes maintenant
le graveur veille le bout de la ligne
et même s’il n’y a plus rien après
les passants cherchent, attentifs devenus
et abreuvés par le ruisseau
revenir n'existe pas
revenir n'existe pas
valérie schlée
encres : christian hadengue
en trois volumes, exemplaires uniques
2011
2011
exercice de solitude
La
Maison de la poésie « L’Annexe » rue Bastié, reçoit en ce moment deux
artistes Audois de renommée internationale Christian Hadengue et Valérie
Schlée. Très inspiré par le Laos, Christian Hadengue présente
« Mouvements », livres et peintures, une série de toiles disposées selon
la technique du Leporello, qui consiste en un pliage et collage des
pages pour aboutir à un livre qui s’ouvre ensuite comme un accordéon. Le
livre d’artistes « Exercice de solitude » crée conjointement par
Valérie Schlée et Christian Hadengue et édité aux éditions rencontres,
fait partie intégrante de l’exposition. Lors du vernissage, Valérie
Schlée à présenté au cours d’une lecture à voix haute des extraits de
l’ouvrage exposé et d’autres textes pris dans ses œuvres poétiques
antérieures. Un texte ciselé au burin de sa plume, un timbre de voix et
une diction parfaite, ont maintenu l’assistance dans une attention et un
silence quasi religieux seulement interrompus à la fin par les
applaudissements d’auditeurs encore sous le charme.
Exposition présentée jusqu’au 26 juin 2011, vendredi, samedi, dimanche de 14 à 18 heures.
L’indépendant, Claude LÉCOULES
le silence en soi un galet
le silence en soi un galet suivi de un homme sort de terre
valérie schlée
encres : christian hadengue
éd. Potentille
2008
extrait :
2008
extrait :
c’est un point de rouille
l’érosion de la certitude
et l’évidence qu’il faudra laisser la peau
aux mouvements inconnus
ce qui incessamment grave l’étranger en soi
veloute et malmène, tour à tour
une limpidité aveuglante
un rideau sur l’immensité
ce qui la nuit vient vous prendre
et vous rejette matin
les yeux franchissent l’espace
laissés au point de non retour
partir, le regard perdu
figé dans ce qui ne nous appartiendra jamais
le vent, ce qui s’attache dans les cheveux
l’eau l’enveloppante, jamais en soi
l’arbre, la jouissance qu’il irradie
minérale incrustation aspérité et chaleur
la terre retenue dans la bouche
et maintenant, l’homme, aussi élémentaire
Un objet silencieux
Un objet silencieux
valérie schlée et edith azam
ed.Gros textes
2008
presse :
Au cœur d’une rencontre, souvent (toujours ?), un mystère. Pourquoi elle, pourquoi moi / pourquoi moi,
pourquoi elle. Elles ? Edith Azam, rouge, Valérie Schlée, noir. Au cœur de la rencontre, singulier et prenant, cet objet
silencieux.
Si
l’on remonte le cours du temps, que découvre-t-on ? Un atelier
d’écriture, celui d’Hervé Piekarski, et une
présence, celle de Charles Pennequin. Ce jour-là, Edith Azam lit à
haute voix un texte qu’elle vient d’écrire et sa façon de lire et plus
encore peut-être sa voix attirent et intriguent Valérie
Schlée. Elles se parlent, elles décident de s’écrire ; par voie
postale puisqu’elles habitent l’une à Montpellier, l’autre au Sud de
Carcassonne. Cette correspondance avec son tempo bien
particulier, presto pour Edith, largo
pour Valérie, s’oriente autour de l’écriture, de la relation de
chacune avec l’écriture mais aussi de l’écriture de leur relation :
« moi je voudrais te lire en cercle / N’oublie pas, d’abord c’est le
livre. ». S’impose alors en effet l’idée du
livre et à partir de ce moment-là la correspondance s’amplifie et
s’oriente vers ce projet. Textes et mots circulent, permutent,
s’échangent, se répondent.
Le résultat : cet objet silencieux, ce texte duel qu’on a envie de comparer à la double hélice de l’adn
tant l’encre noire de
l’une et l’encre rouge de l’autre semblent s’enlacer en un projet
vital commun, simplement ponctué, ajouré par les encres de Paola Di
Prima qui prennent ici un rôle de résonateur.
Un objet silencieux,
un livre, enfant improbable de la rencontre. Né d’une sorte de pas de
deux, où les écritures, les esprits, les cœurs, les corps se frôlent, se
cherchent,
se répondent mais aussi choisissent de rester dans le suspens, dans
le « tiraillement entre ce qui naissait de l’écriture et ce qui se
vivait dans la relation ». Autour d’une sorte de
non-dit, de silence central, tel le vide du vase, le vide qui donne
forme au livre, l’objet silencieux.
« Notre histoire demeure dans
l’innommable [qu’il faut prononcer bien sûr in-nommable], dans la
verticalité des songes ». La nommer, de quel que nom que ce soit – amour
/ amitié – aurait sans doute tari la double
écriture, tué l’objet silencieux.
florence trocmé
(poézibao)
quelqu'un respire
derrière moi
quelqu'un respire derrière moi
valérie schlée
encres christian
hadengue
ed. Le suc &
l'absinthe
2007
extrait :
Ainsi je vis avec
un crapeau. La nuit il se déplace avec des bruits de feuilles froissées.
Mon petit défaut, je le regarde de mon lit à hauteur d’homme et m’endors,
tranquille. Celui-là ne montera pas dans mon lit.
Mon objet votif, sur le chemin de toutes mes nuits, mon crapeau génial, ne regarde pas vers moi, suit son tracé de faveurs. Je me sens nourricière ou bien comme la terre, berceau et tombeau. A distance l’un de l’autre, au mieux.
Grapin du temps, l’ancien revient une seule fois, de l’homme, me fait l’amour fortement dans un crapaud de sa mère sous un cercle rouge peint sur le mur. Et puis rien, agrafe sautée.
Vieillir mot à mot
vieillir mot à mot
valérie schlée
ed. de Babio
2001