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mardi 27 octobre 2015

Une femme, un livre : soyez des nôtres !

La librairie Mots et Cie vous propose

une rencontre avec Océane Madelaine


Samedi 31 Octobre à 10h30
lecture par Valérie Schlée

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Durant des années, j’ai été un point de silence et d’immobilité. Mais ce point s’est mis en marche ce matin. Mes pieds commencent à inventer une ligne. C’est une ligne de fuite. »
Ainsi écrit Marie, jeune femme d’aujourd’hui, dans le cahier blanc. Elle y raconte sa déambulation, sa halte, l’adhérence des pieds sur le sol des chemins, sa rencontre par- delà les siècles avec l’autre Marie, Marie Prat la potière, qui savait transformer la terre dans ses mains et la cuire au feu. En ce 19ème siècle où la poterie était affaire d’hommes, elle inventait des pots et les signait avec insolence « fait par moi ».
Et c’est comme si la force vitale de Marie la potière consignée dans le cahier rouge, apprivoisait peu à peu Marie la narratrice hantée par un cauchemar d’incendie. Flamme de vie contre flammes de mort.
Océane Madelaine, céramiste et écrivain, manie les mots comme elle tourne ses pièces, avec rigueur, justesse, et la grâce de celle qui cherche  la beauté de l’épure.
Elle signe là son premier roman.

Librairie Mots et cie
35 rue Armagnac
11000 Carcassonne
0468472144
www.librairie-motsetcie.fr

lundi 19 octobre 2015

chez Mots et cie samedi 24 octobre à 10h30

Rencontre avec Benjamin Haegel  

pour son ouvrage Tryggve Kottar
(Éd. du chemin de fer)

Lecture par Valérie Schlée 
 

Tryggve Kottar mène une vie hors du temps, au fond de la campagne scandinave. Ses journées sont consacrées au jardinage, à l'introspection et à la contemplation de la nature. Cette quiétude est bouleversée par un élan (la bête !) qui à la saison des amours, vient troubler la vie contemplative et sereine de Tryggve, par ses ébats … pourtant naturels. Foin du vernis de l'apparente humanité pour un retour à la nature animale qui sommeille au plus profond de chaque individu !
Une histoire hallucinante ! Les dessins de Marie Boralevi illustrent parfaitement l'oscillation entre humain et animal.

mardi 13 octobre 2015

lecture à la maison d'arrêt de Carcassonne, le 6 octobre dernier


J'ai laissé hier, à la maison d'arrêt de Carcassonne, un texte de Ilarie Voronca : compagnon de route du Johnny Cash qu' Emmanuel Darley avait dans la tête en sortant....dédié aux hommes détenus là et ailleurs, que nous ne devons pas oublier !

Rien n’obscurcira la beauté de ce monde
Les pleurs peuvent inonder toute la vision.
La souffrance peut enfoncer ses griffes dans ma gorge.
Le regret, l'amertume, peuvent élever leurs murailles de cendre,
La lâcheté, la haine, peuvent étendre leur nuit,
Rien n'obscurcira la beauté de ce monde.
Nulle défaite ne m'a été épargnée.
J'ai connu le goût amer de la séparation.
Et l'oubli de l'ami et les veilles auprès du mourant.
Et le retour vide, du cimetière.
Et le terrible regard de l'épouse abandonnée.
Et l'âme enténébrée de l'étranger,
Mais rien n'obscurcira la beauté de ce monde.
Ah ! On voulait me mettre à l'épreuve,
détourner mes yeux d'ici-bas.
On se demandait: « Résistera-t-il ? » Ce qui m'était cher m'était arraché.
Et des voiles sombres, recouvraient les jardins à mon approche
La femme aimée tournait de loin sa face aveugle
Mais rien n'obscurcira la beauté de ce monde.
Je savais qu'en dessous il y avait des contours tendres,
La charrue dans le champ comme un soleil levant,
Félicité, rivière glacée, qui au printemps s'éveille
et les voix chantent dans le marbre
En haut des promontoires flotte le pavillon du vent
Rien n'obscurcira la beauté de ce monde.
Allons ! Il faut tenir bon. Car on veut nous tromper,
Si l'on se donne au désarroi on est perdu.
Chaque tristesse est là pour couvrir un miracle.
Un rideau que l'on baisse sur le jour éclatant,
Rappelle-toi les douces rencontres, les serments,
Car rien n'obscurcira la beauté de ce monde.
Il faudra jeter bas le masque de la douleur,
Et annoncer le temps de l’homme, la bonté,
Et les contrées du rire et la quiétude
Joyeux, nous marcherons vers la dernière épreuve
Le front dans la clarté, libation de l'espoir,
Rien n'obscurcira la beauté de ce monde.

Ilarie Voronca
(Beauté de ce monde.1940.)




vendredi 2 octobre 2015

Où va-t-on ? Chez Mots et cie le 10 octobre... on en discute !

Surtout soyez présents !
pour la rencontre avec
Floréal CUADRADO
à la librairie MOTS et CIE
Le samedi 10 octobre
à 10h30
Lecture par Valérie Schlée

Michèle Solans
5 août 2015 Olé ! Magazine
"Même si ça devait certainement mouliner dans sa tête depuis un moment, Floréal Cuadrado, a semble-t-il attendu la retraite, mais surtout le temps des prescriptions pour écrire sur une époque où l’anarchisme libertaire était imprégné d’un romantisme révolu.
De manière très chronologique et précise il décrit d’où il vient (de parents réfugiés politiques espagnols), ses premiers boulots (à l’usine Fouga à Béziers), ses premières rencontres décisives (dont le fameux Nerslau) puis une fois à Paris, lui, l’ouvrier et fier de l’être, celles avec des intellectuels dont il se méfiait pourtant, et des idéologues rigoureux et intègres ou d’autres pas toujours clairs.
Il s’engage jusqu’à devenir un des meilleurs faussaires de l’époque à fournir des papiers aux exilés politiques et militants étrangers ou encore un très crédible faux Monde Diplomatique !
Sur ce chemin-là, il croisera des “vedettes”, de Rouillan à Debord, dont il dit les dérives voire les bêtises – Rouillan s’arme contrairement à ce que lui interdit Cuadrado, banal contrôle de police et c’est la prison – ; il raconte le projet d’enlèvement de Michel Platini, en partance pour la scandaleuse Coupe du monde de foot en Argentine, afin de faire pression sur la dictature et faire libérer des prisonniers politiques ; en fait c’est Michel Hidalgo qui est pris et s’en sort de manière rocambolesque. Il dit, en y croyant encore, qu’un atelier clandestin de fabrication de LSD devait servir à vaporiser la Bourse de Paris pour provoquer confusion et dérégulation du marché !
Puis c’est l’exil au Vénézuela… puis l’amnistie…
Des anecdotes ?  pas que. A travers elles, il décrit une époque où des milliers de “sans gloire” se battaient pour changer le monde et en particulier pour libérer l’Espagne du franquisme, et que “sans ces militants, ma vie aurait été tout autre. Je n’aurais, de toute évidence, pas choisi la voie des combats incertains où j’avais tout à perdre et peu à gagner. Leur rigueur morale et leur désintéressement m’ont préservé de bien des erreurs” : une ligne de conduite inspirée de celle de ses parents et des anarchistes espagnols.
Comme un chat interroge le passé et Cuadrado répond en disant “qu’il voulait montrer comment nous sommes passés du romantisme de la révolution radicale aux chimères de l’action “révolutionnaire” illégale sans poursuivre véritablement de but révolutionnaire ; comment nous sommes devenus, en quelque sorte, des politiciens de l’illégalisme”."

http://www.librairie-motsetcie.fr
librairie.motsetcie@wanadoo.fr
04 68 47 21 44
35 Rue Armagnac
11000 Carcassonne
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