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mardi 28 avril 2020

coup de foudre pour l'écrivain-jardinier Gerbrand Bakker





"Parce que les fleurs sont blanches" : un homme et ses trois fils pour un roman court tout en simplicité, une sérénité mélancolique, une grande pudeur pour dire le drame. Lumineux !
 




"Là-haut, tout est calme" : un livre de lenteur, de campagne, de questions essentielles ; l'histoire d'un homme seul ; une écriture sans artifice, fascinante !
"Le détour" : une nature omniprésente et tout une atmosphère sensuelle pour le vécu d'une femme d'une lucidité infinie. Emily Dickinson en toile de fond.


samedi 4 avril 2020

Par la fenêtre le ciel tire au violine, les arbres saignent
sur la clameur de nos chairs défiant le soupir des mots.
la langue chavire, vous suivez la stase de nos pulsations en vous éloignant. déjà, le sang de mes terres profondes se rassemble, fervent. je vous écrirai encore, sur les murs,
appellerai nos épanchements, par toutes les fenêtres ouvertes,
en un cri saigné à vif, irradiant, peuplé de mots assoiffés.
 

A Marcel Moreau qui s'est éteint aujourd'hui.
Continuons de le lire, infiniment.

jeudi 2 avril 2020

merci Rodolphe Urbs !

"Du libraire confiné au lecteur con fini"
Ça c'est un libraire !! (Rares sont ceux qui poussent à l'inverse, mais on en connaît !)
par Rodolphe Urbs, librairie La mauvaise réputation :
"Je préfère vous dire que, lieu de nécessité ou pas, nous ne rouvrirons pas la librairie pour l’instant. On ne va pas risquer de choper un truc sous le prétexte idiot que nous serions relégués à un niveau de denrée indispensable pour des lecteurs qui paradoxalement préfèreraient mettre en danger leur entourage et les autres au nom de la littérature et de la liberté.

Nous ne sommes pas n’importe qui ! Nous sommes un peuple qui a des lettres ! Laissez-moi flâner chez un libraire ! C’est essentiel !

Je te le dis gentiment, ami lecteur, va mourir !

Pour peu que Bruno Le Maire décide que nous soyons indispensables, je vous préviens que Jardiland devra ouvrir pour ma mère, le bistrot du coin pour le voisin et la pizzeria locale pour un pote dont c’est la nourriture primordiale. Chacun ses priorités.

Argument de poids (plume) : « Amazon va tout rafler ». On s’en branle. On n’est pas là pour jouer la concurrence. Apprends, si tu l’ignores, que la loi du prix unique (loi Lang 81) sauve les librairies. Ça, il faudra continuer à le défendre. Ça, Amazon rêve de le faire tomber. Cette loi que l’on pourrait comparer au prix des clopes oblige tous les libraires (Amazon inclus) à te vendre un livre au même prix partout. Point.

On peut facilement imaginer que c’est l’absence d’une loi identique pour les disquaires qui a ruiné le milieu des vendeurs de disques lors de l’arrivée des FNAC.

Amazon ne m’intéresse pas. C’est l’impatience de la clientèle qui le fait grossir, cette volonté de posséder au plus vite l’objet. Enfin je possède en moins de 48 h !

C’est cette impatience qu’il va falloir calmer, cette même impatience de consommation qui nous prend pour des cons en nous disant qu’en pleine épidémie, alors que tout le monde doit supporter une situation complexe et dangereuse, il faudrait que nous soyons ouverts parce que le lecteur est un enfant capricieux qui supporte mal qu’on lui refuse un poney à Noël.

Tu vas attendre. Et ce sera agréable de se revoir à la librairie. Parce que tu auras vraiment envie. Moi aussi. Et nous prendrons notre temps."

Rodolphe Urbs,
Librairie/Galerie La mauvaise réputation